Radiale florale F

Contenu

Identifiant
qallaline_carreaux_0016
Titre
Radiale florale F
Description
Composition radiale avec deux axes diagonaux et deux axes, vertical et horizontal, de symétrie. Le motif est ordonné autour d’un motif central : une petite circonférence jaune enfermée dans une étoile centrale à six pointes formée par deux triangles équilatéraux blancs superposés, le pentagone résultant coloré en bleu clair. Cette étoile est inscrite à son tour dans une circonférence verte jaunâtre entourée d’une bande bleue étoilée à huit pointes. Sur les axes diagonaux se disposent quatre quarts de circonférence bleue à l’angle qui contiennent un motif floral de trois pétales jaunes et quatre fleurs « crêtes de coq » bleues qui sont reliées au motif étoilé central. Sur les côtés, quatre ṭawq en vert jaunâtre, encadrés par une bande jaune et contenant une fleur stylisée blanche, atteignent aussi le motif central. Entre les branches de l’étoile centrale se trouvent huit petites circonférences formées par une bande jaune. La répétition de ce carreau compose un tapis de fond, une trame diagonale de circonférences contenant des fleurs vertes à huit pétales jaunes et des fleurs de coq et une trame horizontale de mandorles fleuries, l’élément commun étant les étoiles à huit branches.
Si bien les études sur la céramique de Qallaline signalent l’apport important des diverses influences allogènes à la production des ateliers tunisois dès le XVIIe siècle, aucune mention n’est faite du substrat de tradition local et des permanences de la céramique hafside dans la production de céramique des siècles postérieurs. Voici une composition qui présente plusieurs caractéristiques de ce qu’on peut appeler la tradition tunisoise : en premier lieu, l’emploi de ṭawq latéraux ornés d’une bordure lobulée et contenant des motifs floraux stylisés. Le terme arabe ṭawq, collier, désigne un motif floral stylisé de longue tradition médiévale dans la céramique maghrébine. Adnan Louhichi fait remonter ses origines à la céramique de Raqqada des IXe et Xe siècles. Le précédent immédiat se trouve dans la poterie hafside en bleu de cobalt et brun de manganèse. Ce motif réapparait sur la céramique de Qallaline, notamment sur la poterie, où le ṭawq est employé sur des compositions radiales dans le fond des šqāla ou plats et des meṯred ou coupes ou bien sur les parois externes des ẖābiya et des qolla, grandes et petites jarres, naissant du pied ou du col. Dans son ouvrage Faïences de Tunisie, Alain Loviconi fait allusion aux différentes formes qu’adopte ce motif et à l’ornement qu’il reçoit à partir de l’analyse des pièces de sa collection et il reproduit dans une aquarelle des variations sur ce motif dans la céramique de Qallaline. En ce qui concerne les carreaux de céramique, on ne retrouve pas ce motif sur les panneaux. Par contre, une série bien singulière de carreaux de répétition présente des compositions basées sur l’opposition de quatre ṭawq à disposition radiale. Cette série présente aussi des caractéristiques propres de la céramique hafside : la disposition radiale, le remplissage de la surface au moyen de cercles et de formes arrondies ou allongées, les boules disposées entre les pétales des fleurs et entre les branches des étoiles, ainsi que la combinaison de couleurs déployée sont des caractéristiques communes à la poterie de la fin du XVIe siècle des ateliers de la médina de Tunis. On retrouve cette composition dans le décor des grandes demeures de la médina de Tunis mais elle est aussi exportée vers la régence d’Alger et en Egypte. La comparaison avec la poterie sortie des ateliers de Qallaline, mieux connue que la production de carreaux, nous permet de proposer une chronologie pour cette composition qui pourrait bien dater de la fin du XVIIe siècle et aurait été produite jusqu’aux premières décennies du XVIIIe siècle comme en témoignent les pièces exportées en Egypte. Il est difficile d’affirmer si sa production a continué jusqu’à la fin du siècle vu le nombre réduit de pièces conservées in situ. Nous connaissons d’autres compositions similaires : celles recueillies par André Broussaud dans son ouvrage sur les carreaux de faïence peints en Afrique du Nord (planche 3 – E) et les numéros qui suivent dans ce catalogue.
Il s’agit d’une variation schématique sur le modèle cat. Q nº 12 « radiale florale ‘E’ ».
Période
Regence ottomane de Tunis
Date de création
fin XVIIe - début XVIIIe siècle
Références bibliographiques
CLARA ILHAM ÁLVAREZ DOPICO, Qallaline. Les revêtements en céramique des fondations beylicales tunisoises du XVIIIe siècle, thèse de doctorat, Université Paris IV – Sorbonne, 2010, pp. 488-489, cat. nº 13.
JEAN COURANJOU, Les carreaux de faïence importés pour le revêtement décoratif architectural de la Régence turque d’Alger (1518 – 1830), précédé du Traité des assemblages, Alger, en cours de publication.
WIDED MELLITI, La céramique de revêtement mural dans la médina de Tunis. Qallaline et céramique importée, XVIe – XIXe siècles, thèse sous la direction d’Adnan Louhichi, Université de Tunis, 2009, p. 37, nº CQ 150, composition « turco persane ».
Mots clés
modèle de carreau de répétition
composition de tradition tunisoise
composition radiale
Lieu de conservation
Alger, Algérie, AF [36.74053,3.00957] [id:2507475]
Musée national du Bardo
Manifest IIIF