Patte de lion "A"
Contenu
- Identifiant
- qallaline_carreaux_0027
- Titre
- Patte de lion "A"
- Description
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Ce modèle est appelé « patte de lion ». Il s’agit d’une composition structurée autour de deux axes diagonaux et deux axes, vertical et horizontal, de symétrie. C’est une ‘rose des vents’, une étoile à huit bras en blanc et noir, inscrite sur pointe dans un carré et contournée d’un motif palmé cruciforme. Aux extrémités des axes diagonaux surgissent quatre cônes qui sont les éléments de liaison avec les carreaux voisins.
Le motif de la « patte de lion » est un carton dont l’origine est disputée par catalans et valenciens. Il s’agit d’une réélaboration des formes de la Renaissance tardive, prise par les ateliers céramiques des dessins de filigrane d’argenterie. Les pièces les plus anciennes semblent être d’origine catalane. Batllori et Llubia les datent à la fin du XVIe ou moitié du XVIIe, et elles apparaissent déjà importées en Valence vers la fin du XVIIe siècle. Les copies valenciennes se produisent jusqu’aux premières décennies du XVIIIe siècle, mesurent 11,5 x 11,5 cm et elles sont le modèle précédent d’une série de carreaux de grand format. Selon certains auteurs, c’est un motif repris à Majorque à partir du XVIIe siècle : des carreaux de 13 x 13 cm, avec des variantes dans le dessin et les mesures, se trouvent dans l’église de San Jaime, l’église de San Vicente de Paul, l’église de los Capuchinos et l’église de San Francisco, toutes à Palma. Il s’agirait d’un des témoignages de l’existence d’un atelier dédié à la production de carreaux de style catalan dans l’île. Mais des carreaux bien identifiés comme catalans sont aussi très répandus dans l’île : Couvent de la Concepció à Palma, Chartreuse de Valldemossa, Paroisse de Llubí, Monastère de Sineu à Cabot et autres.
Depuis son importation en Tunisie au XVIIe siècle, cette composition devient un motif emblématique de la production tunisienne tout au long du XVIIIe siècle et elle compte parmi les compositions privilégiées sous le gouvernement des beys Moḥammed et Moḥammed aṣ-Ṣadoq lors de la renaissance du style hispano maghrébin au XIXe siècle, fait qui explique sa longue vie. C’est un des modèles exportés par Qallaline en Algérie, notamment vers Alger et Constantine, mais pas en Egypte. En raison de sa popularité, la patte de lion est reproduit dans des nombreux dessins et toiles.
La « patte de lion » est reprise par les ateliers Chemla de Tunis vers la fin du XIXe siècle et plus tard par les ateliers de Nabeul dans la production dite « Vieux Tunis », en respectant les mesures originelles pour les pièces destinées au remplacement de carreaux disparus lors des restaurations. Il s’agit aussi d’une composition courante dans les manufactures françaises du XIXe siècle de carreaux de céramique stannifère. Aujourd’hui cette composition est produite dans toutes sortes de mesures et avec des variations de couleur pour la vente. - Période
- Regence ottomane de Tunis
- Date de création
- 1720-1880
- Références bibliographiques
- CLARA ILHAM ÁLVAREZ DOPICO, Qallaline. Les revêtements en céramique des fondations beylicales tunisoises du XVIIIe siècle, thèse de doctorat, Université Paris IV – Sorbonne, 2010, pp. 492-495, cat. nº 16.
- GENERAL ANDRE BROUSSAUD, Les carreaux de faïence peints dans l’Afrique du Nord, 1830-1930, Paris (Librairie Plon), 1930, planche 26, dessins E et F.
- CAMPANELLA, SANTO et autres, Maruna, riggiole, laggioni, quadrelle, azulejos, carreaux, tiles. Mattonelle in terracotta maiolicata dal xv al xx secolo, San Martino delle Scale (Officina della Memoria), 2003, p. 62, pièce datée du XVIIIe siècle.
- ABDELAZIZ DAULATLI, Poteries et céramiques tunisiennes, Tunis (Institut National d’Art et Archéologie), 1979, p. 133.
- ADNAN LOUHICHI, « La céramique de Qallaline », Couleurs de Tunisie, 25 siècles de céramique, Paris (Institut du Monde Arabe), 1995, p. 253.
- WIDED MELLITI, La céramique de revêtement mural dans la médina de Tunis. Qallaline et céramique importée, XVIe – XIXe siècles, thèse sous la direction d’Adnan Louhichi, Université de Tunis, 2009, p. 107, nº CVQ 1, définit comme « Qallaline invention locale, XVIIe – XVIIIe – XIXe siècles ».
- JACQUES REVAULT, Palais et demeures de Tunis (XVIIIe et XIXe siècles), Paris (CNRS), 1971, figs. 23, 31, 38, 58, 66, 109, 122, 128, 143, 144, 145.
- JACQUES REVAULT, L’habitation tunisoise. Pierre, marbre et fer dans la construction et le décor, Paris (CNRS), 1978, fig. 85.|
- MARION VIDAL-BUE, Villas et Palais d’Alger du XVIIIe à nous jours, Paris (Éditions Place des Victoires), 2014, pp. 204-207.
- Vanités de Faïence. Entre Provence et Languedoc, carreaux de céramique espagnols. XVe – XVIIIe siècles, 18 novembre 2000 / 18 mars 2001, Museon Arlaten, Arles (Musée départementale d’Ethnographie), 2001, pl. 61-3.
- Atelier
- Mots clés
- modèle de carreau de répétition
- composition radiale
- composition originaire du Levant espagnol
- Lieu de conservation
- Le Bardo, Tunisie, AF [36.80917,10.14056] [id:2472675]
- Turbat al-Bey
- Musée national du Bardo
- Dar Othman
- Musée du quai Branly-Jacques Chirac
- Institut du monde arabe
- Djenan el-Muphti ou Villa Arthur
- Sidi Qacem al-Jalizi
- Zawiya Sīdī Ṣaḥbi
- Dar Djellouli
- Dār Ben cAbdallāh
- Dar Hussayn
- Manifest IIIF