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Immeuble de rapport Brignone
Œuvre de l’architecte italien Salvatore Desiato, l'immeuble Brignone, réalisé en 1934, portait alors le nom des commanditaires du projet : Giuseppe et Vito Brignone, deux Italiens à la tête d'une entreprise familiale de menuiserie. L’immeuble qu’ils font construire est l’expression d’une réussite à la fois professionnelle et d’une modernité assumée. C’est l’une des plus belles réalisations de Salvatore Desiato, qui est notamment connu pour avoir réalisé une multitude de maisonnettes dans le même quartier ainsi que des constructions plus remarquables de facture Art nouveau. Cet immeuble de rapport de quatre étages s’inscrit, en revanche, pleinement dans l'Art déco des années 1930.
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Immeuble de rapport
L’immeuble de l’avenue de la Liberté, construit par l’entrepreneur Angelo Berté et signé par l'architecte Edmondo Boccara, illustre le parcours de l’architecte dont le style s’est progressivement épuré tout en conservant un goût certain pour l’ornement régionaliste qui s’exprime ici dans les ferronneries du rez-de-chaussée, les appuis de baies en terre cuite ou les « sourcils » en tuiles rondes.
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Immeuble de rapport
Cet immeuble d’angle construit par l’architecte Piemontese, membre d’une famille d’entrepreneurs, comprend deux corps de bâtiment séparés par une étroite cour et reliés par une loggia aux premier et deuxième étages, du côté de l’avenue de Lyon. Les façades sur rue, qui conservent leur couleur ocre d'origine, sont de références classiques : corniche saillante à modillons et denticules, joints creux horizontaux au rez-de-chaussée simulant un appareil de pierre. La date de construction est inscrite dans un écusson présenté par un lion en ronde-bosse, disposé sur un socle en encorbellement sur l’angle. On remarquera aussi le motif original des garde-corps maçonnés des balcons.
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Immeuble de bureaux et d'habitations
Ce vaste immeuble, qui abrite le siège de plusieurs grandes sociétés parmi lesquelles la Coopérative centrale des grandes cultures, est notamment remarquable par la qualité de ses ouvrages de ferronnerie. La porte du siège de la coopérative, décorée d’un épi de blé, en est l’un des plus beaux exemples. Ses façades aux lignes épurées s’inscrivent, tout comme celles de l’immeuble Schwich et Baizeau de l’avenue de Carthage, dans la toute dernière phase du style Art déco tunisois, qui préfigure déjà les réalisations rationalistes de l’après-guerre.
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Villa Naccache
Cet hôtel particulier, conçu par l’architecte Marcello Avena pour Ange et Fortunée Naccache, est achevé en 1926-1927. Affecté, durant la Seconde Guerre mondiale, au quartier général de la Wehrmacht, l'édifice abrite aujourd’hui le siège de la Tunis International Bank.
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Minarets des mosquées el-Zitouna et Sidi el-Béchir
À la fin du XIXe siècle, un grand programme de restauration des monuments musulmans de la vieille ville est engagé par le Service des antiquités et des arts sous l’impulsion de l’architecte Henri Saladin. Les travaux de remplacement du minaret du XVIIe siècle de la la Grande Mosquée (el-Zitouna) sont achevés en 1312 de l’hégire, c’est-à-dire en 1894. Ils ont été conduits par deux architectes tunisiens : Slimane Ennigro et Tahar-ben-Saber, et ont été financés par l’Administration des Habous. Le nouveau minaret mesure 43 m de hauteur. Son décor est de style almohade, fait d’entrelacs en derj u ktef, « degré et épaulement », en pierre calcaire sur un fond en grès ocre.
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Immeuble De Carlo
L’immeuble construit entre 1933 et 1935 pour la famille De Carlo est considéré comme l’oeuvre majeure de l’architecte Remo Radicioni. Selon l’historien Luca Quattrocchi, spécialiste de l’architecture tunisoise, sa composition rigoureuse et le goût « classicisant » pour les frontons et les colonnes, évoquent l’architecture de Giovanni Muzio et le mouvement du Novecento milanais. Ce mouvement qui s’était développé à Milan dans l’entre-deux- guerres rejetait à la fois l’accumulation décorative de l’éclectisme et la radicalité de l’avant-garde futuriste. Ses architectes, qualifiés de « traditionnalistes », qui prônaient un retour aux valeurs de l’architecture classique, ont été largement soutenus par l’état italien fasciste dans les années 1930.
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Villa Mary
La villa Mary est de style néoclassique. La façade, de dimensions modestes, foisonne de références à l’architecture antique : pilastres ioniques, fronton triangulaire sur les baies du rez-de-chaussée, balcons à balustres. La travée centrale, précédée d’une rotonde, est couronnée d’une frise ornée d’une guirlande de feuilles et surmontée d’un fronton triangulaire. Une frise de palmettes sous la corniche à denticules court sur tout le pourtour de la villa.
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Immeuble de rapport
L’ensemble construit entre 1931 et 1933 par l’architecte italien Quirino Riccardini comprend trois corps de bâtiments, liés sur la rue par une grille en fer forgé. Les façades de style Art déco épuré, travées centrales en encorbellement simplement soulignées de moulures verticales, tirent leur originalité du dessin des ferronneries des balcons. Celles-ci associent de larges plats martelés à de fins motifs en losange et se déploient sur la totalité des baies de façades. On remarquera aussi le traitement élégant de l’angle des rues Ali-Dargouth et du 18-janvier-1952.
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Immeuble de rapport
Édifié en 1912 le long de l’avenue principale de la Petite Sicile, l’immeuble s’inscrit dans la continuité de la rue par son gabarit et se démarque par son décor de façade. Concentré sur l’étage de couronnement, celui-ci emprunte au vocabulaire arabisant merlons, ouvrages fins de menuiserie, moulures et panneaux en stuc. Le hall d’entrée, qui ouvre sur la place, possède également un plafond décoré d’une frise de stalactites, ou muqarna. Ses parois sont ornées d'un motif d’arcatures aveugles et de carreaux de céramique.
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Maison française
Cet immeuble baptisé « Maison de France » est daté de 1907. Œuvre de l'architecte français Henri Piquart, il est un des rares exemples d'immeuble de rapport de cette ampleur construit en style néomauresque. L’étude de sa structure en béton armé avait été confiée en 1906 au bureau technique pour la Tunisie de l’entreprise Hennebique. L’accès au bâtiment en fond de parcelle se fait au travers d’un large passage ouvert, rythmé par une file de colonnes surmontées d'arcs outrepassés.
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Marché central
L’histoire de ce grand marché, d’abord connu sous le nom de fondouk el-Ghalla [marché aux fruits], puis comme Marché central, remonte à la fin du XIXe siècle. Il est situé à proximité de Bab el-Bahr, la porte est de la ville, et fait partie des premières constructions édifiées hors-les-murs de la Medina, dans le quartier qui se développe sous le protectorat français en Tunisie (1881-1956). Une des premières mentions du marché apparaît dans le décret de 1884 qui fixe son règlement. Sur un plan touristique de 1888, il est désigné comme « marché neuf » et est représenté par une vaste parcelle sur laquelle est bâtie une modeste construction. Le grand édifice actuel est daté de 1891 par les historiens de l’architecture. Si cette date n’a pu être corroborée par des plans d’architecte, elle correspond toutefois à celle de la prise en régie du marché par le gouvernement (1er janvier 1891). Ce nouvel édifice est en effet construit à l’initiative du gouvernement qui, en 1918, le remet à la municipalité.
Lors de sa construction, l’édifice abrite un marché aux légumes et un aux poissons. L’organisation des bâtiments reprend celles des fondouks anciens. Ils sont disposés à l’alignement des rues autour d’une grande cour centrale. L’aile nord est formée de deux halles accolées ; les autres ailes d’une seule. Dans la moitié ouest de la cour, une halle isolée abrite le marché aux poissons.
Le décor des bâtiments est sobre et repose sur l’utilisation du répertoire ornemental local : les volées d’arcatures qui ouvrent sur la cour ont un tracé brisé outrepassé retombant sur des piliers rectangulaires. Chaque arc s’inscrit dans un panneau, alfiz, dont le contour est souligné par une frise de carreaux de céramiques formant des chevrons bleus et blancs. Aux écoinçons des arcs les plus hauts est placé un carreau au décor cruciforme également bleu et blanc, motif géométrique appelé « jneh khotifa », évoquant la tradition des ateliers céramiques de Qallaline de la Médina de Tunis. La partie haute des arcs dans la halle couverte est fermée par une grille de ferronnerie au décor rayonnant qui souligne le tracé brisé des arcs. Le sommet des murs est orné de merlons pyramidaux, dits merlons sassanides, courants dans l’architecture médiévale de Tunisie.
L’ensemble est l’un des premiers exemples de construction de style néo-mauresque réalisés à Tunis après l’instauration du protectorat. Il a récemment été attribué à l’architecte Henri Saladin, auteur, dans la même rue, de l’hôtel des postes (1893) dans un style cette fois néo-classique conforme à celui des constructions publiques françaises. L’étude que Saladin consacra à l’architecture tunisoise dans son ouvrage de référence Manuel d’art musulman, publié en 1907, avec Gaston Migeon, conservateur au musée du Louvre, témoigne de son intérêt pour l’architecture islamique de la région. On note cependant que, contrairement à la poste, le marché n’est pas mentionné par Saladin pas dans son ouvrage Tunis et Kairouan (1908) évoquant ses projets.
En 1899, à la demande des maraîchers qui avaient besoin de « mettre leurs produits à l’ombre », le gouvernement projette d’édifier de nouveaux « hangars dans la cour du Fondouk ». À la fin de l’année 1900, la construction d’un premier pavillon couvert est lancée. Il est constitué de hautes fermes en bois assemblées en atelier et posées sur des soubassements en granit. Une carte postale envoyée en 1906 représentant les deux pavillons nous indique qu’ils étaient achevés à cette date. Contrairement au reste de l’édifice, ils sont couverts d’une toiture en tuile à quatre longs pans et double lanterneau et n’arborent aucun décor néo mauresque.
En 1937, le bâtiment fait l’objet de transformation pour faciliter sa desserte ; de nouvelles portes sont créées à l’ouest et la façade nord est reconstruite, toujours en style néo-mauresque mais cette fois teinté d’Art déco. Les inscriptions « marché central » en arabe et en français gravées sur les porches d’entrée des rues Charles-de-Gaulle et d’Allemagne datent probablement de cette période.
En 1954, le projet d’un nouveau bâtiment, destiné à remplacer toutes les constructions existantes, est élaboré par l’architecte français Jean-Pierre Ventre. Il ne fut jamais réalisé.
Dans les années 2000, l’Association de sauvegarde de la Medina de Tunis a conduit d’importants travaux de modernisation et de rénovation du marché comprenant notamment la réfection des revêtements muraux et la couverture de l’ensemble des espaces extérieurs par une structure en acier et toile tendue.
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Immeuble de rapport
L’immeuble, signé sur la façade par l’architecte Aimé Krief et construit par l’entrepreneur F. Adamo, allie modernité et tradition. Tandis que les bas-reliefs du couronnement et les moulures des consoles s’inscrivent dans la tradition de l’Art déco, le traitement des balcons d’angle et l’emploi de l’arc en plein cintre renvoient au vocabulaire de la modernité. La cage d’escalier est ornée de lambris en mosaïque signée du mosaïste italien Salvo.
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Maison
Cette petite maison de plain-pied, implantée à l’alignement de la rue, est caractéristique des premières constructions édifiées dans le quartier Lafayette. Conçues à l’origine sur le principe du bungalow, nombre de ces maisons furent ensuite surélevées de plusieurs étages par leur propriétaire. Celle-ci compte parmi les rares exemples ayant conservé la disposition d’origine. La façade, symétrique, porte un décor à la fois discret et éclectique : les menuiseries des petites baies latérales sont d’inspiration Art nouveau et l’encadrement de l’entrée, à fronton arrondi, néoclassique ; le large fronton du couronnement, qui évoque les compositions baroques, présente un tympan à arcatures néomauresques surmontées de trois cabochons de céramique polychrome.
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Hôtel Ritz
Situé sur le carrefour le plus animé de la ville, le bâtiment, qui abritait jadis l’hôtel Ritz, est l’une des constructions les plus emblématiques de la période Art déco tunisoise. Il date des années 1929-1930 et, de même que son voisin l'immeuble Enicar, est l'oeuvre de l'architecte René Audineau. L’édifice est un bel exemple du style paquebot, branche tardive de l’Art déco, qui emprunte à l'univers nautique ses attributs : cheminée, vigie, balustrade, et privilégie l’usage des lignes horizontales. La position de l’immeuble Ritz, à l’angle d’une parcelle triangulaire, évoque de fait la proue d’un navire.
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Cour d'une ukala
L’ukala ou wakala, édifice organisé autour d'une cour et destiné à héberger des commerçants étrangers, désigne plutôt, à la fin du XIXe siècle à Tunis, une construction abritant des populations rurales arrivées depuis peu en ville. Implantée à proximité du quartier franc et dans les zones contiguës au tissu de la ville ancienne, l’ukala constitue au XIXe et au début du XXe siècle une réponse éminente à la nécessité d’un habitat économique pour héberger des populations pauvres, qu’elles soient autochtones ou étrangères. On en trouve plusieurs exemples encore aujourd’hui dans les quartiers de la rue des Maltais, à Qallalin, à Bab Souika, à Hafsia, à Bab el-Khadra. Les ukala des faubourgs et des franges de la Médina s’inspirent directement du schéma du fondouk à cour et à cellules et s’inscrivent au sein de petites opérations foncières. Elles sont constituées d’une cour collective dont les dimensions et la géométrie varient selon celles de la parcelle et peuvent être associées à un petit immeuble de rapport en front de rue. Ces édifices issus de la réunion de deux maisons traditionnelles à cour, de la transformation d’une ancienne grande demeure ou d’un type de bâtiment original associant immeuble et ukala, témoignent d’une architecture aux influences diverses qui a souvent dû composer avec l’existant. Ces ukala « modernes » perdureront jusque dans les années 1930.
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Église orthodoxe grecque
Le nombre et la situation des lieux de culte grec à Tunis ont évolué au cours des XIXe et XXe siècles. Selon les témoignages des voyageurs, la communauté grecque de Tunis comptait, dans la première moitié du XXe siècle, environ 250 personnes. Les Grecs possédaient alors un lieu de culte dans la ville intra-muros, rue de la Verrerie, lieu qui fut désaffecté en 1901, ainsi qu'un cimetière hors les murs installé sur un vaste terrain offert par le Bey en reconnaissance de services rendus par des membres de la communauté. Sur ce terrain avait été édifié une petite chapelle « coquette, de style byzantin avec coupoles, et dont la décoration était fort originale ». En 1863, la communauté grecque acquiert un nouveau terrain de 3 089 m2 situé le long de l'avenue de la Marine, en vue d'agrandir le cimetière et d'ériger une église orthodoxe. L'acte de vente précise qu'il s'agit « d'autoriser les Grecs à agrandir leur église ou à élever une construction identique consacrée à l'exercice de leur culte. » Une partie du terrain sera revendu et lotie. Sur le terrain resté propriété de la communauté grecque, on construira en 1898 l'actuelle église Saint-Georges qui ouvre sur la rue de Rome. Le chantier est confié à l'entrepreneur Giuseppe Abita. L'ancienne chapelle est alors démolie et remplacée par un immeuble.
L'église grecque de Tunis est aujourd'hui le siège de la Métropole orthodoxe de Carthage qui est une juridiction du Patriarcat orthodoxe d'Alexandrie. Son terrain comprend la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Le Métropolite de Carthage a ainsi une dizaine d'églises sous sa juridiction.
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Tribunal administratif
Classé monument historique en 2001, le bâtiment a été restauré en 2002 par l’Association de sauvegarde de la Médina. Construit en 1907 pour abriter la succursale de la banque d’Algérie, ce bâtiment a par la suite été le siège du FLN algérien, puis celui du parti tunisien au pouvoir et enfin celui du tribunal administratif.
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Immeuble Disegni
Immeuble réalisé en 1908 pour le compte d'Adolphe Disegni. Il se distingue de l’ensemble des immeubles de la rue de Yougoslavie par une façade richement décorée, des moulures à la vénitienne et des encorbellements.Les solutions architectoniques proposées par Auguste Peters en font l’un des immeubles les plus remarquables de cette partie de la ville. Ce qu'offrent les espaces intérieurs est également surprenant : le hall d’entrée et la cage d’escalier sont pourvus d’arcades qui rappellent celles de la façade, et le motif de la rampe en fer forgé, qui évoque les ailes déployées d’un oiseau, compte parmi les plus originaux de Tunis. On remarquera aussi, dans l’escalier, le revêtement mural de carreaux de faïence biseautés blanc et vert semblable à celui du métro parisien ouvert quelques années plus tôt, en 1900. D’autres halls d’entrée tunisois seront également pourvus de ces mêmes carreaux. On ne sait, toutefois, s’il s’agit d’une fabrication locale ou bien de carreaux importés de France, de l’entreprise Boulenger ou des faïenceries de Gien, qui détenaient le marché du métro parisien. La façade est protégée depuis 2000.
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Maison de la culture Ibn-Khaldoun
Edifié à la fin des années 1920 sur un projet de l'architecte Vito Mario Giglio, ce bâtiment était à l'origine le siège de la société italienne Dante Alighieri. La Dante avait pour mission de dispenser des cours de langue et de civilisation italiennes. Dans le contexte de rivalités franco- italiennes de l’entre-deux-guerres, le choix de son implantation participait au marquage du quartier du sceau de la communauté italienne. Aujourd'hui, l’édifice situé rue Ibn-Khaldoun, du nom du célèbre historien-sociologue arabe qui vécut à Tunis à la fin du XIVe siècle, abrite la Maison de la culture Ibn-Khaldoun.
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Cinéma Rio
Lors de sa création en 1928, la salle de cinéma se nommait Cinéma Variété. Le permis de construire délivré en 1926. Les trois étages abritent aujourd’hui le siège de la société d’exploitation cinématographique CINEX. La salle a gardé le nom de Cinéma Variété jusqu’en 1934, date à laquelle elle est devenue le Cinéma Royal. Elle a été baptisée le Rio en 1959.
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Immeuble de rapport
Construit au début des années 1950 par le bureau d'architecture Albert Cès, le rez-de-chaussée de ce bâtiment d'angle fut à l'origine occupé par une boutique de la firme Siemens, et l'entresol, par des bureaux. Les cinq étages destinés aux logements comptaient trois appartements de quatre à cinq pièces. Les terrasses étaient également aménagées.
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Immeubles Abita
Les deux immeubles Abita, construits entre 1906 et 1908, ont été conçus par leur propriétaire, Giuseppe Abita qui confia le chantier à l’entrepreneur Giuseppe Di Vittorio.
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Théâtre municipal
Le théâtre municipal, réalisé à partir de 1900 sur les plans de Jean-Émile Resplandy, est inauguré en 1902.
Implanté sur l'avenue principale de la ville européenne, il est la dernière trace d'un complexe autrefois destiné au tourisme d'hiver qui était composé d'un hôtel (le Tunisia Palace Hôtel), d'un casino (nommé le Palmarium car il contenait un jardin planté de palmiers) et d'un café (le Grand Café du Casino).
La construction du théâtre fut une commande de la municipalité qui souhaitait doter la ville européenne d'établissements « d'agréments et de loisirs ». Resplandy pilote l’ensemble du projet avec l’aide de son collaborateur Hilaire Greny, mais c’est Ignazio Sansone qui conduit le chantier. Une multitude de sous-traitants participent également à la réalisation des bâtiments. Parmi les entrepreneurs, peintres, sculpteurs, décorateurs associés au projet, on peut citer des artistes français comme le peintre Alexandre Fichet et le sculpteur Jean-Baptiste Belloc et des artistes italiens tels que les peintres Michele Cortegiani et Giuseppe Enea ainsi que l’architecte Ernesto Basile.
La salle du théâtre est modifiée en 1911 par Lucien Woog puis de nouveau modifiée en 1916.
Le théâtre municipal est classé monument historique en 1992 et rénové en 2001 dans le cadre des travaux d’embellissement de l’avenue Habib-Bourguiba mis en œuvre à l’occasion de l’organisation des Jeux méditerranéens.
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Cathédrale Saint-Vincent-de-Paul-Sainte-Olive
La construction de la cathédrale de Tunis, dont les plans furent élaborés par l’architecte Bonnet-Labranche, débuta en 1892. L’édifice est inauguré en 1897. Les travaux s’étant révélés très coûteux, l’Église dut se résoudre rapidement à vendre les terrains alentour qui furent lotis et à laisser la façade sans tours jusqu’en 1910. La cathédrale n’est pas orientée, car le cardinal Lavigerie, commanditaire du projet, choisit l’emplacement de l’ancien cimetière Saint-Antoine afin que le siège du pouvoir spirituel se dressât face à la Résidence générale, siège du pouvoir temporel. L’édifice est de style romano-byzantin. Le décor de la travée centrale de la façade évoque notamment celui de l’église Saint-Augustin à Paris construite par Baltard dans les années 1860. Son plan est celui d’une croix latine pourvue d’un transept peu débordant. Son volume tripartite est visible dès la façade flanquée de deux tours achevées en 1910 par l’architecte Louis Queyrel. Construites en béton armé selon le système Hennebique, elles sont de plan carré et sont couronnées par un dôme en forme de tiare qui rappelle ceux de l’église du Sacré-Coeur de Montmartre. Trois portes monumentales, placées en arrière d’un porche à trois arches en plein cintre, introduisent dans la nef centrale séparée des bas-côtés par une série de six supports en granit alternant piles cylindriques et piliers cantonnés. La nef ouvre sur la croisée du transept qui est couverte d’une coupole sur pendentifs, éclairée de quatre oculi aux vitraux colorés. À la base de la coupole, court une arcature faite de petites baies aveugles en plein cintre qui reposent sur une corniche à modillons. Les bras du transept, pourvus chacun d’une absidiole au nord, abritent deux chapelles : celle de la Vierge à l’ouest et du Sacré-Coeur à l’est. La travée droite du choeur, couverte d’une voûte en berceau à pénétration, est surélevée de trois marches. Elle se prolonge par une abside semi-circulaire ceinte d’un déambulatoire doté à son extrémité de deux portes donnant sur les bureaux paroissiaux. Quatre colonnes monolithes en granit légèrement galbées et quatre piles cantonnées séparent le déambulatoire du choeur. L’abside, où court une arcature aveugle qui se prolonge sur les bras du transept, est la partie de l’édifice la plus richement ornée à la fois plastiquement et picturalement. Une grande fresque allégorique couvre sa voûte en cul-de-four. Une coursive ornée d’une balustrade en fer forgé et portée par des consoles sculptées file au-dessus des arcades en plein cintre de la nef centrale. Les fenêtres hautes, qui prennent appui sur une série d’arcatures aveugles, sont décorées de vitraux polychromes. Ceux-ci, réalisés par le maître verrier Bessac, ont survécu aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Ils offrent un programme iconographique s’inspirant d’événements ou de personnalités en rapport avec l’histoire de Tunis et de la Tunisie : débarquement de Saint Louis à Carthage (au-dessus de la coursive à droite), saint Eugène évêque de Carthage (bas-côté gauche) ou présentation par saint Vincent de Paul à Richelieu des négociants français esclaves à Tunis (au-dessus de la coursive à gauche). Ce programme s’accompagne de la représentation de saints dont sainte Félicité, martyre romaine (absidiole droite), saint Augustin (bas-côté gauche) ou encore sainte Anne enseignant la Vierge Marie (bas-côté gauche). Source : Saloua Ouerghemmi, Cathédrale Saint-Vincent-de-Paul_Sainte-Olive dans Juliette Hueber et Claudine Piaton (dir.), Tunis architectures, 1860-1960, Arles : éditions Honoré Clair,Tunis : Elyzad, 2011, p. 200-202.
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Maison des journalistes
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Ambassade de France
Le premier bâtiment, élevé à partir de 1860, est destiné à abriter le nouveau consulat de France qui été précédemment situé dans la ville intra-muros et connu sous le nom de Fondouk des Français. C'est grâce à l'influence du consul Léon Roches que la France obtint le privilège d'établir la nouvelle construction sur les terrains du bey situés hors les murs. Lors de l'instauration du Protectorat sur la Tunisie en 1881, la construction est rebaptisée Résidence générale et abrita, jusqu'à l'Indépendance de la Tunisie, le Résident général de France en Tunisie, avant de devenir en 1956 le siège de l'ambassade de France.
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Place de la Bourse
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Piscine du Belvédère
Construite dans les années 1930 dans l'angle nord-est du parc du Belvédère, la piscine municipale est aujourd’hui fermée.
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Palais de justice
L'édifice présente une typologie conforme à celle des palais de justice français.
Le volume de base et ses deux ailes forment un U par rapport à la rue et dégagent ainsi une belle cour d'honneur séparée du boulevard Bab-Bnet par une haute grille en fer forgé. Ce retrait permet de mieux apprécier les façades massives qui se déploient sur deux niveaux. Celles-ci sont de style arabisant-oriental. Les motifs décoratifs intérieurs et extérieurs s'inspirent du registre ornemental local.
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Monument Jules Ferry
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Direction de l’Agriculture
Direction de l’Agriculture devenue le Ministère des Affaires religieuses en 1910
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Le Kiosque du Belvédère ou le pavillon de la Kouba
extrait de la p66 TUNIS : L’architecte Henri SALADIN qui participa au projet de démontage et de restauration en donnait en 1908 la description suivante : « Ce charmant petit monument brodé des plus délicieuses arabesques sculptées sur plâtre tombait en ruine, le gouvernement tunisien en fit l’acquisition, le fit démonter avec le plus grand soin et remonter dans le jardin du Belvédère par M. Lefèvre, architecte de la ville de Tunis, et maintenant consolidé et reconstruit, orné de vitraux dont j’avais tracé le projet et qui furent exécutés par les sculpteurs Ali ES SAKKA et Mustafa TORDJEMAN dans les ateliers du Bardo, il forme actuellement un des plus beaux ornements du parc municipal de la ville de Tunis. »
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Vue générale
Quartier européen 1896, ancienne place de la gare du sud, inscription date, 28 rue Jamel Abdel Nasser, Tunis
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Place de la Gare du Sud
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Église Jeanne-d’Arc
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Chapelle St-Louis de Carthage
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Terminus des Trams
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Immeuble de rapport
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Immeuble de rapport
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École israélite
La fondation de cette école s'inscrit dans la politique de scolarisation des enfants de la communauté juive de Tunisie menée par l'Alliance israélite universelle, organisation internationale créée en France en 1860 pour promouvoir l'enseignement et la culture juive.
Inaugurée en 1910, son ouverture fait suite à la création de plusieurs écoles. La première école de l'Alliance à Tunis date de 1878. Il s'agissait d'une école pour garçons située au 1, rue Malta-Sghira, en périphérie de la Hara, enclave juive de la Médina. La gestion de cette école, fondée trois ans avant l'avènement du Protectorat français, est l'objet de tensions entre les différents états européens présents en Tunisie. Comme l'explique Narcisse Leven dans son ouvrage Cinquante ans d’histoire. L’Alliance israélite universelle (1860-1910) : « Lorsque le Comité de l'Alliance fit connaitre son intention de s'occuper de l'instruction de la jeunesse israélite, chacun des trois consuls, de France, d'Italie et d'Angleterre, comprit l'avantage que son pays pourrait tirer de la nouvelle institution, si l'on parvenait à en faire l'organe de propagande en faveur de la langue et des idées de la nation qu'il représentait. » La signature du traité du Bardo impose la protection de la France, ce qui est mal accueilli par les juifs italiens qui « boudèrent les institutions françaises et, du même coup, l'école de l'Alliance », poursuit Leven.
Entre 1882 et 1891, l'Alliance fonde trois autres écoles à Tunis. Puis, pour répondre aux besoins de scolarisation croissants, l'Alliance décide d'ouvrir une nouvelle école au cœur même de la Hafsia, quartier populaire situé à la limite de la Hara. Elle y acquiert un terrain et fait construire un bâtiment sous la direction de l'ingénieur-architecte Raymond Valensi (dont le nom, ainsi que celui des entrepreneurs Averso et Verona, figure sur la façade), par ailleurs directeur du comité régional de l'Alliance. Selon le Bulletin mensuel de l'Alliance, l'école est destinée aux « éléments les plus déshérités », filles et garçons, âgés de 6 à 14 ans. À son ouverture en 1910, l'école accueillait 1 064 élèves. L'école a été fermée en 1964.
Les salles de classe, vastes et pourvues de larges baies, répondent aux critères hygiénistes développés au XIXe siècle. La façade sur la rue du Tribunal privilégie les références au style néomauresque. Elle présente des baies en arc outrepassés ainsi que des décors de céramique plaqués. À l'intérieur, dans les salles et les espaces de circulation, la base des murs est également revêtue de carreaux de céramique. La façade sur cour est précédée d'une galerie à deux niveaux dont les formes épurées préfigurent les réalisations Art déco de l'entre-deux-guerres.
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Immeuble de rapport
Architecte non identifié. Cet ensemble, propriété de la Compagnie d’assurance des mutuelles du Mans, est constitué de deux immeubles de rapport, quasiment identiques, séparés par un passage qui s’ouvre sur l’avenue de Paris.
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Immeuble de rapport
Architecte non identifié. Cet ensemble, propriété de la Compagnie d’assurance des mutuelles du Mans, est constitué de deux immeubles de rapport, quasiment identiques, séparés par un passage qui s’ouvre sur l’avenue de Paris.
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Villa
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Villa
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Immeuble de rapport
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Immeuble de rapport
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Immeuble de rapport
Plafond décoré du hall d’entrée.
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Immeuble de rapport
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Immeuble de rapport